Ce bilan est certes un peu anticipe, puisque je ne quitterai les USA qu'a la fin de la semaine. Mais je profite quand meme de l'acces a internet que j'ai encore jusque la, moins certain apres aujourd'hui.
Comme je m'en doutais, ce n'est pas dans ce pays que je vais trouver ce que je cherchais. Malgre la sympathie et l'avenance de ses gens que j'apprecie enormement et les grands espaces naturels qu'il offre (et que je n'ai pour le moment qu'a peine effleures), sa societe ne m'est juste pas compatible par son consumerisme pousse.
Celui ci est le plus rugissant dans le beau monde de suburbia (les banlieues des grandes villes). Des milliers de kilometres carres, dont rarement un hectare est inoccupe par des maisons les plus belles possibles, toutes relativement conformes avec systematiquement un front yard et un back yard. Le front de ces maisons avance dans les campagnes comme un rouleau compresseur avancant a des vitesses demesurees (Houston avance ainsi de 30 km tous les 20 ans), ecartant toute ruralite sur son passage. Au moins, contrairement aux lotissements francais, les arbres restent quand meme bien presents, conferant tout de meme un peu de verdure aux endroits.
Ces etendues sont jonchees de centres commerciaux gigantesques, en plein air ou couverts, avec des parkings immenses pour accuillir les flots de voitures des consommateurs (sans lesquelles la vie est quasi impossible dans ces lieux tant est reel le besoin de pouvoir se deplacer loin pour faire quoi que ce soit). L'humain est reduit a l'etat de consommateur et est perdu face a ces etendues de depense. Les enseignes quasiment toutes identiques d'un centre commercial a l'autre affichent les memes chaines (au sens propre?) de magasins. On en oublie tout les petits commerces et ce pays qui se veut d'entrepreneurs s'affirme en fait comme domine par des superpuissances dont le seul but est la consommation pour la richesse de quelques uns. Elles ont gagne face aux petits grace a leur ultra competitivite qui dans un monde de capitalisme deregule ne laisse aucune place aux faibles, et puis aussi par une proposition alechante pour certains de ne pas mettre les pieds dans des lieux inconnus. Oublie le sentiment inconfortable apporte par un endroit qui n'aurait pas ce qu'on veut. Oublie les fois ou le restaurant n'etait pas bon, puisque tout devient standard. Malheureusement, on oublie aussi toutes ces bonnes surprises apportees par un endroit inattendu. La machinerie est si bien organisee que la reflexion tend a etre anesthesiee pour ne laisser place qu'a une gloutonnerie consommatrice, pour ne ressortir qu'une fois satisfait avec des biens pas toujours necessaires.
Pendant ce temps, les centres villes sont remplis de clodos sans le sou qui crevent parfois a petit feu faute de ne pouvoir avoir acces a la medecine qu'il leur faudrait. Assurement, on a bien affaire a un pays de contrastes...
Ce portrait est un peu aigri, et il faut le relativiser. Je ne ferais pas forcement une eloge beaucoup plus clemente de la France, dont la situation ne sera probablement pas bien meilleure dans quelques annees si les quelques uns qui nous dirigent continuent a prendre le modele anglo saxon comme symbole de reussite.
Je vous raconterai la vrai fin de mon periple aux US quand je le pourrai, au programme: beaucoup de bus, et de l'escalade sur un site de bloc avec des peintures rupestres indiennes. A bientot!
Non suffisant de faire des SUVs hyper poluants, on se lance dans les versions limousines...
Des centres commerciaux neufs et des lotissements de maisons en carton pate. On est assez loin de Cincinnati, au bout de son agglomeration. Suburbia n'est pas encore tres presente ici, mais d'ici quelques annees, il ne restera sans doute plus beaucoup de forets ici...